Ce dessin (datant de 1874) représente l’église qui a précédé l’édifice actuel. Le cimetière l’entourait et l’axe du bâtiment était alors tourné vers la Poste d’aujourd’hui.
L’église actuelle, consacrée le 22 mai 1893, s’ouvre sur la place face à la mairie.

vue du haut de son clocher
Historique
La nouvelle église fut consacrée le 22 mai 1893. L’architecture voulue par l’époque était celle du roman, mais ce style étant jugé trop sévère, on l’a mâtiné de style byzantin. En fait, l’église de Bondues n’est ni romane, ni byzantine : on y trouve mêlés le style classique pour les proportions générales, les réminiscences romanes pour les ornements, des emprunts gothiques pour les rosaces, les ogives, le tout augmenté d’emprunts pittoresques et des éléments de surcharge gratuits qui caractérisent le style appelé : « l’éclectisme du XIXème siècle » (d’après Alain Plateaux).
Visible de loin dans un paysage plat et dégagé, la silhouette de l’édifice est élancée, avec sa tour rose et son clocher en pyramide garnie à la base d’auvents, de lucarnes et de pinacles.
L’intérieur trouve son originalité dans des lignes toutes classiques et bien proportionnées. Les colonnes ont beaux chapiteaux sculptés dans la pierre blanche. La tonalité actuelle des murs est un beige rosé traité en camaïeu : la croix formée par la nef centrale et le transept se détache, très pâle, sur les bas-côtés plus de foncés, et la lumière chante dans le chœur comme sur un fruit mûr.
Le maître-autel
Montez les quelques marches du chœur… Le maître-autel de marbre blanc s’appuie sur un bas-relief de la Cène. De chaque côté du tabernacle, deux statuettes de saints amoureux de l’Eucharistie : Julienne de Falconieri et Thomas d’Aquin d’une part, Jean l’apôtre et Marguerite.
L’orgue
L’orgue actuel « Fossaert-Tricoteaux » date de 2003-2004. Il a succédé au précédent, en conservant le buffet de 1902, consolidé et agrandi. Cet instrument, dont l’harmonie a été réalisée dans le style romantique, inspiré de Cavaillé-Coll, comporte 25 jeux. L’orgue de Bondues est orienté vers le répertoire du XIXème siècle, mais permet aussi d’aborder les répertoires plus anciens et contemporains.
Les Stalles
Les appuis-bras des stalles sont surmontés de statuettes des 12 apôtres. Tentez de les reconnaître : ils portent l’instrument de leur supplice ou ce qui fut la force de leur vie…
En commençant en haut à gauche : Paul et sa grande épée, Jacques le mineur et son épître, Jacques le majeur en pèlerin de Compostelle, André et sa croix, Matthieu et son évangile, Philippe et la légère croix-bannière.
A droite, à partir du bas : Barthélémy et le couteau de boucher, Pierre avec ses clefs, Simon et la scie, Jude et la matraque, Thomas avec sa page d’évangile. Et Jean l’apôtre, qui ne tient qu’un parchemin, mais qui se détourne légèrement pour regarder le tabernacle : il est le témoin privilégié de la Cène.
Dans les allées latérales se déroulent les 14 stations du chemin de croix, sorte de bande dessinée qui raconte la Passion du Christ. Les personnages sont nombreux et expressifs, les gestes très réalistes et les couleurs très harmonieuses. Chaque statuette est typée. Ce chemin de croix a remplacé en 1903, le vieux chemin de croix de 1851, de l’ancienne église, qui avait été installé dans une premier temps dans la nouvelle église après une simple restauration.

La piéta de l’ancienne église de 1806
L’adoration des Bergers
Elle date de 1673, et nous fait penser à Velasquez et Murillo de l’école espagnole du 1er siècle.
Regardez parmi les cadeaux apportés par les bergers, un papier déplié frissonne : le parchemin des vœux de la Carmélite déchaussée au Monastère de Lille. Un peu court pour occuper l’emplacement prévu dans la boiserie des stalles, on lui a adjoint un morceau de ciel…
La « Mise au tombeau »
Elle n’est qu’un fragment d’une gigantesque « Descente de Croix » récupérée après la Révolution, et dont le haut partait en lambeaux. C’est un tableau de l’Ecole de Rubens.
L’effort de Joseph d’Arimathie est réel : le cadavre est lourd. Pour équilibrer cette oblique rouge sombre, la douleur de Marie-Madeleine la fait vaciller en une autre courbe gracieuse, de satin bleuté. La construction est belle, avec une troisième ligne, celle du Christ dépendu. On oublie la taille des personnages, démesurée pour l’ensemble et le vide du centre, tout noir, là où était la croix.
Saint Gaston (Vaast en flamand)
Il était le moine catéchiste de Clovis, roi des Francs. En 496, Clovis est baptisé par Rémi, évêque de Reims.
Nouvel évêque, Gaston voulait convertir son peuple à la foi en Jésus-Christ dans son diocèse d’Arras. On dit qu’il fit beaucoup de miracles. Il calma un jour un ours furieux, mais surtout, il guérissait les maladies des yeux.
Un grand nombre de paroisses sont dédiées à Saint Vaast : Bondues, Armentières, Wambrechies, Béthune, Hallennes-lez-Haubourdin, … et bien sûr Arras.
Textes : Y. Soufflet & P. Bourgois – Photos : L. Warin
Tout savoir sur la vie de l’église : paroissedebondues.fr